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Tribune d'experts

Des experts nous parlent de façade [#4]
Maître d’œuvre :
les tendances à venir

Maître d’œuvre, entreprise de pose, coloriste designer… Plusieurs métiers interviennent dans la réalisation de la façade d’un bâtiment. À travers leurs témoignages, découvrons les sujets d’actualités et spécificités de cette application.

Créée il y a un peu plus de 25 ans sur la région lyonnaise, le groupe PLENETUDE est spécialisé dans la maîtrise d’œuvre, l’économie de la construction et l’Ingénierie en région Rhône-Alpes. L’activité de l’agence PLENETUDE se concentre essentiellement sur des projets de rénovation de l’enveloppe du bâtiment. Dirigeant de l’agence locale de Lyon, Thomas Rambaud aborde les tendances à venir en façade.

 

Des experts nous parlent de façade [#4] <br />
Maître d’œuvre : <br/>les tendances à venir

Pourriez-vous nous indiquer quelles sont les grandes tendances que vous voyez se dessiner pour l’avenir ?

Oui, je pense particulièrement à la nature des matériaux de construction et au confort de vie, je suis convaincu que sur ces deux sujets les choses vont encore beaucoup évoluer.

On parle déjà aujourd’hui de réintégrer des forêts urbaines, de casser les îlots de chaleur et la végétalisation des façades ou des toitures, qu’elle soit totale ou partielle, peut s’inscrire dans ce mouvement. L’objectif ultime étant d’améliorer le confort de vie été-hiver des occupants et aussi de réinventer les villes. Tout cela a beaucoup de sens, néanmoins, il faudra voir comment composer avec les contraintes financières et réglementaires.

Il y a un deuxième sujet qui va certainement rapidement évoluer : il s’agit de la surélévation du bâti existant.

Bien évidemment, ce n’est pas possible dans toutes les situations, mais lorsque ça l’est, cette solution a de nombreuses vertus puisqu’elle permet de créer du foncier sans en prendre au sol ! En ville ou dans des zones ou l’extension horizontale n’est plus envisageable, cette extension verticale prend tout son sens. Par ailleurs, la création de nouvelles surfaces permet au maître d’ouvrage de s’assurer un revenu à la revente, s’assurant ainsi une part de financement de son projet de rénovation énergétique.

Vous semblez indiquer que cette dernière tendance a un statut particulier, pourquoi ?

Parce qu’elle est déjà visible. Nous travaillons par exemple très en amont sur certains projets en station de montagne et la situation est précisément celle qu’on vient d’aborder. Les études sont assez complexes car les contraintes réglementaires sont nombreuses, l’exécution du chantier l’est tout autant car la durée pour réaliser le chantier est très courte durant l’intersaison, mais c’est une vraie réponse dans des environnements où la construction neuve est limitée ou interdite. Par ailleurs, bon nombre de stations ont un parc de logements datant des années 70 et le besoin de rénovation énergétique est, on ne peut plus souhaitable, pour ne pas dire impératif dans certains cas.

Pour terminer, pourriez-vous partager votre expérience sur le sujet du recyclage et plus largement de la revalorisation des déchets de chantier ?

Aujourd’hui, il s’agit d’un sujet incontournable dans notre métier, qui plus est, lorsqu’on travaille comme nous sur le marché de la rénovation. Le devenir des déchets ou des produits de dépose est une question souvent posée par nos clients.

La réponse à cette question est simple, il y a tout un pan d’économie nouvelle qui s’est créé pour répondre à ces besoins avec des métiers nouveaux. Des entreprises, qui n’existaient pas par le passé, ont créé de nouvelles filières de recyclage et sont aujourd’hui des partenaires indispensables dans l’exécution de nos chantiers.

D’ailleurs, chaque réponse d’appel d’offre présente une note dans nos mémoires techniques sur le sujet des déchets, leurs revalorisations ou réutilisations. Nos clients y sont sensibles et portent un vrai intérêt au contenu de cette note qui rentre en ligne de compte dans l’arbitrage et l’attribution d’un marché.

J’ai ainsi le souvenir d’une association qui a réalisé à La Plagne (73) un jardin et une serre bioclimatique d’altitude. Une partie des matériaux de leur projet venait d’éléments de déconstruction d’un de nos chantiers voisins. Voilà un exemple d’économie circulaire, ces produits étaient normalement destinés à la destruction.

Autant vous dire que si l’on regarde dix ans en arrière, on peut considérer que notre métier a beaucoup évolué et il y a fort à parier que nous ferons le même constat dans dix ans.

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