Vous travaillez sur des projets de rénovation où l’ITE est aujourd’hui très présente. Pourriez-vous nous décrire les tendances en matière de finition ?

En ce qui nous concerne, c’est un marché dominé par l’isolation thermique sous enduit et c’est essentiellement lié à des considérations économiques puisque, pour le moment, c’est la solution qui offre le meilleur rapport qualité/prix.

Toutefois, si cette solution domine notre marché, il n’est pas rare de trouver sur un même projet de rénovation plusieurs types de finition et pour en comprendre les raisons, il faut remonter quelques années en arrière. Il y a eu une époque où le traitement esthétique en rénovation était très uniforme, très pauvre ; on perdait tous les éléments décoratifs, toutes les modénatures pour finir avec un cube gris. Afin d’éviter cette situation, la métropole de Lyon a imposé l’intervention d’un architecte dans les groupements de maîtrise d’œuvre pour retrouver un équilibre et une certaine richesse architecturale.

On trouvera ainsi, selon les zones de la façade, un jeu de matières, de couleurs, de structures et de formes permettant de donner une identité au bâtiment et de préserver des éléments d’ornementation éventuellement présents. Une finition en enduit peut laisser place en soubassement ou en allèges à un bardage rapporté dont la finition en imitation bois, pierre ou terre-cuite pourra varier selon le projet.

Selon vous, quelle est la place de la couleur en façade ?

Deux explications permettent de comprendre cette situation : d’une part, sur un projet neuf, l’architecte aura une plus grande liberté d’expression car rien n’existe. Il peut se permettre des choix plus audacieux contrairement à la rénovation où il doit composer avec l’existant. D’autre part, rénover un ouvrage signifie obtenir l’adhésion de dix, cent, deux cents copropriétaires. On se doute aisément qu’il sera plus facile d’obtenir un consensus sur des choix de couleurs « mesurés ».

Dans un second temps, pour répondre de façon complète, on est obligé de considérer la localisation du chantier, son territoire. En montagne, on n’hésite pas à mettre de la pierre et du bois alors qu’en région lyonnaise on ne le fera jamais en rénovation. Éventuellement de l’imitation, mais on ne veut pas voir le bois vieillir alors qu’on accepte naturellement ce phénomène en montagne.

Évidemment, il y aura toujours un contre-exemple pour me faire mentir mais ce sont vraiment les grandes tendances visibles sur ce sujet et comme le dit l’adage « Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ! ».